FROST/NIXON
Réalise par Ron Howard
Mettant en vedette Michael Sheen et Frank Langella
En 1977, après le scandale du Watergate, le président des États-Unis Richard Nixon est pardonné et ne fera pas face à la justice pour les abus de pouvoir qu'il a commis. Une équipe de télévision, menée par un hôte de talk show britanique, David Frost, obtient une entrevue avec le président démissionnaire pour ainsi lui donner le jugement qu'il n'a jamais eu. Le film Frost/Nixon retrace les évènements de 1977 qui ont menés aux quatre entrevues entre les deux protagonistes.
D'entrée de jeu, il faut savoir que le film est inspiré de la pièce de théatre du même nom. Peter Morgan, qui avait réalisé et écrit la pièce, signe ici le scénario et Frank Langella et Michael Sheen reprennent leurs rôles respectifs. L'adaptation cinématographique, malgré des problèmes considérables, réussit tout de même à captiver l'audience grâce au jeu des acteurs. Frank Langella, qui avait gagné plusieurs prix d'interprétation pour sa performance théâtrale originale, incarne ici Nixon avec un jeu nuancé qui ne tombe pas dans la simple imitation. Michael Sheen offre aussi une solide performance, mais qui pâlit dans l'ombre de son partenaire de jeu. C'est lors des fameuses entrevues entre les deux personnages que le film est à son plus fort et, heureusement, le film passe beaucoup de temps sur ces événements.
Toutefois, le problème, c'est que la pièce de théatre est carrément transposée au grand écran sans aucune adaptation. L'exposition ne se fait que par l'entremise des longs dialogues des personnages. Le medium cinématographique n'est absolument pas utilisé et la mise en scène laisse sérieusement à désirer.
En fait, le réalisateur fait sentir sa présence uniquement lorsqu'il tente de nous imposer sa vision des choses, sans aucune subtilité. Avec une scène finale qui fait grincer des dents, on réduit les personnages au niveau de caricatures, ce qui est bien dommage considérant la qualité du jeu offert par les acteurs.
Frost/Nixon reste, malgré tout, un film captivant, bien qu'avec des faiblesses considérables. Le scénario, lorsque bien utilisé, offre de grandes scènes entre Langella et Sheen. C'est lorsque les deux acteurs sont libres de plonger dans leurs rôles que le film atteint son paroxysme. Le problème majeur avec le film, c'est qu'il nous donne envie de quitter la salle de cinéma et d'aller voir la pièce au théatre.
Frost/Nixon est présentement à l'affiche à Montréal au AMC Forum (v.o.a.) et, à partir de jeudi, au Quartier Latin (v.f.)
1 comment:
En même temps, qu'attendre de plus d'un Ron Howard ?
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