Ma journée au FNC a commencé avec le
masterclass donné par le cinéaste britannique John Boorman à l'Ex-Centris. Ce n'est pas tous les jours qu'un grand cinéaste comme Boorman rencontre le public montréalais. Il m'a semblé être un homme bien sympathique. Il s'est adressé à un public connaisseur et a pu raconter plusieurs histoires intéressantes concernant les tournages de certains films dont
Delivrance et
Point Blank. Je n'ai malheureusement pu rester jusqu'à la fin, n'ayant pas encore trouvé le moyen de me dédoubler. Cet événement a tout de même été le point fort de la journée.
Donc je me suis déplacée à la salle avoisinante pour regarder le documentaire
Must read after my death, qui raconte l'histoire fascinante d'une dame dont on a retrouvé après la mort des centaines de pages d'écriture et d'heures d'enregistrements de sa famille datant des années 60. Le résultat cinématographique n'en est malheureusement pas fascinant pour autant. Réalisé par Morgan Dew, le petit fils de la dame en question, ce film fait parti d'un nouveau genre documentaire, sans narration ni intervenant, qui consiste en un montage d'images d'archives. Certes, le travail de recherche et de montage a du être extrêmement long, mais est-il d'intérêt public que tout le monde connaisse la vie privée de cette famille? Je ne crois pas et je ne considère par ce genre de film comme étant du documentaire, puisqu'on n'y apprend rien. Dommage, car
Must read after my death a tout de même remporté le Grand prix de la compétition internationale du Festival International du Documentaire de Marseille...
Puis, ma journée s'est terminée au cinéma l'Impérial où j'ai pu retrouver John Boorman sur scène, recevant une Louve d'honneur des mains de Claude Chamberlan pour l'ensemble de sa carrière. "
It is not the content that matters but the meaning of it" a-t-il ironisé en regardant le trophée en forme de louve à la beauté discutable. Son dernier long métrage
Tiger's Tail a ensuite été projeté. J'espérais que ce film me ferait oublier l'autre, cela n'a pas tout à fait été le cas.
Tiger's Tail s'affiche comme un thriller: Liam O'Leary (Brendan Gleeson), riche homme d'affaire, se fait harceler par son sosie. Ce-dernier en arrive à voler son identité et même à prendre sa place dans le lit conjugal, pendant que le reste de son entourage croit que le vrai Liam est devenu fou. Malheureusement, le suspense se transforme en drame familial qui tombe dans le cliché. Notre héros est un capitaliste qui a réussi à donner à sa femme tout ce dont elle voulait, sauf la tendresse. Celle-ci est le stéréotype de la "
desperate house wife", dont la vie amoureuse n'a plus de sens, mais qui dépense l'argent de son mari. Leur fils lui, cite continuellement du Karl Marx et porte des t-shirts avec des slogans communistes. Il confronte sans cesse son père sur ses valeurs. Boorman voulait présenter l'écart grandissant entre les riches et les pauvres en Irlande; il présente plutôt deux extrêmes qui se confrontent, sans pousser plus loin. Le film n'est pas mauvais pour autant, le jeu de Brendan Gleeson est excellent et l'idée pas mauvaise, mais il est reste très ordinaire.
Ce n'était donc pas une journée mémorable du FNC pour moi. Demain, je devrai malheureusement manquer
JCVD et
The good, the bad and the weird, mais je retrouverai Nicolas dimanche soir pour les projections de
Tokyo Sonata (que j'ai très hâte de voir) et de
Lady Jane, le tout à l'Impérial encore!
À dimanche!