Friday, July 31, 2009

Films sur l'Holocauste

Lors de la dernière émission d'Écran Total, toute l'équipe vous a présenté leurs meilleurs films sur l'Holocauste, en lien avec la projection d'Inglorious Basterds à Fantasia. En plus des film nommés en ondes (La liste de Schindler, Blackbook, Le pianiste et La vie est belle), je vous suggère deux excellents films qui se déroulent lors de la 2e guerre mondiale.

D'abord, Le tambour par Volker Schlöndorff, qui a remporté la Palme d'Or en 1979. Dans Le tambour, on vit la montée du nazisme dans la région du Dantzing (corridor allemand cédé à la Pologne après la Première Guerre) à travers les yeux d'un enfant bien particulier. Le jeune Oskar (prodigieusement interprété par David Bennent) décide le jour de ses trois ans qu'il ne grandira plus jamais. Ainsi, au fil des années, il garde son corps de petit garçon et sa vision enfantine de la vie. Son seul plaisir est de jouer sur son tambour rouge et blanc qu'il traîne partout. Oskar frappe son tambour au rythme des émotions qu'il traverse dans un quotidien marqué par la présence de la guerre.

Une autre excellente production qui a lieu lors de l'Holocauste est le téléfilm Un amour à taire, de Christian Faure diffusé en France en 2005. C'est un des rares films à aborder un sujet encore tabou et peu exploité: le sort réservé aux homosexuels pendant l'Holocauste. Jean et Philippe forment un couple. En plus d'être homosexuel, Jean héberge une jeune juive orpheline chez lui. Un jour, le frère de Jean découvre son secret et l'accuse publiquement d'être l'amant d'un officier allemand. Jean sera alors emporté à Dachau, un des pires camps de concentration. Les SS tenteront de le «guérir» de son homosexualité en pratiquant sur lui les pires tortures. Un amour à taire marque par son approche réaliste sans tabous et par son interprétation remarquable.


Le tambour et Un amour à taire sont disponibles sur Amazone

Sunday, July 26, 2009

Fantasia - La possibilité d'une île

Réalisé par: Michel Houellebecq
Avec: Benoît Magimel, Ramata Koite, Patrick Bauchau, Jean-Pierre Malo
Production: Eric Altmeyer, Nicolas Altmeyer

Décidément, lors de son dernier passage à Écran Total, le programmateur de Fantasia Simon Laperrière nous a suggéré plusieurs films déstabilisants. Canary, entres autres, ainsi que La possibilité d'une île de Michel Houellebecq. Parce que Fantasia, ce n'est pas que de l'humour japonais et du sang de zombie nazi.

Donc, La possibilité d'une île est l'adaptation que Michel Houellebecq fait de son propre livre, qui traite d'une secte que l'on devine être les Raëliens. Le film se déroule en trois temps. On suit d'abord le gourou de cette secte à ses touts débuts, accompagné de son fils Daniel, lorsqu'il fait le tour des sous-sol d'églises de province en mini-van pour trouver des adpetes. Puis, quelques années plus tard, on retrouve Daniel, qui se rend sur l'île ou la secte est établie malgré son grand désaccord avec les théories de son père. Parralèllement, on fait connaissance du clone de Daniel, qui vit dans une grotte pour se protéger de l'apocalypse. Enfin, on découvre la fin du monde comme l'avaient prévu les Raëliens, et on entre dans le "nouveau monde". Le clone de Daniel explore alors les paysages sans fin et sans trace de vie humaine, dans une longue séquence comparable au début de 2001, Odyssée de l'espace, sans la trame sonore et sans singes.

Le tout laisse donc très perplexe. En n'étant pas familier à l'univers de Houllebecq, on pourrait s'attendre à voir un film qui d'une certaine façon dénonce les croyances des sectes. Toutefois, dès la moitié de La possibilité d'une île, on entre dans la contemplation alors que le personnage principal devient le clone de Daniel, qui isolé, fait la lecture des écrits du gourou.

La possibilité d'une île est en soi plutôt une oeuvre de réflexion sur la fin du monde et les cultes qui s'y rattachent. Cependant, l'approche futuristico-ésotérique ne plaira pas à un grand public.

Thursday, July 23, 2009

Fantasia - Canary

Réalisé par:Alejandro Adams
Avec:Carla Pauli, Eli Kramer, Larissa Kasian, Jennifer Latch, Galen Howard

Tuesday, July 21, 2009

Inglorious Basterds en clôture de Fantasia!


La nouvelle s'est confirmée tôt ce matin, c'est le nouveau Quentin Tarentino Inglorious Basterds qui clôturera le festival Fantasia le 29 juillet prochain à 22h00. Le très populaire cinéaste aurait lui-même insisté pour que son film soit projeté au Festival, selon les organisateurs, malgré qu'il n'y soit jamais allé.

Cette projection marque également la première Nord-américaine d'Inglorious Basterds. La présence de l'acteur Eli Roth est quasi-officielle, ne reste plus qu'à se procurer des billets, qui gageons-le, s'envoleront comme de petits pains chauds. Pour l'instant, rien n'indique encore sur le site web de Fantasia quand ils seront disponibles.

Monday, July 20, 2009

Fantasia - À quelle heure le train pour nulle part

Réalisé par: Robin Aubert
Avec: Luis Bertrand

Pour le film À quelle heure le train pour nulle part, Robin Aubert avait envie de tourner librement, sans les contraintes qui viennent avec les organismes de financement. Alors lui (à la caméra) et son équipe de tournage réduite (un producteur, une preneuse de son et l'acteur Luis Bertrand) ont quitté cinq semaines pour l'Inde avec comme seul financement une bourse du Conseil des Arts du Québec. Sans scénario précis, seulement avec l'idée d'un homme qui recherche son jumeau, ils ont tourné.


Le résultat est plutôt intéressant. On retrouve cet homme, qui en cherchant son frère jumeau dans un pays d'un milliard d'habitants se cherche lui-même et se confronte à ses démons intérieurs. À le suivre caméra à l'épaule dans les rues bondées de New Dehli, on vit le dépaysement du personnage, complètement étourdi par la quantité de monde, de bruit et d'odeurs. Certains plans sont de toute beauté, par exemple lorsque le personnage se bat contre son ombre dans une grande dune de sable. L'improvisation du tournage ajoute énormément au réalisme. En effet, tous les personnages secondaires sont des gens rencontrés dans la rue qui ont bien voulu joué un petit rôle. La communication dans le mélange des langues (français, anglais, hindi et japonais) frappe. Le montage, volontairement parsemé de jumpcuts, est étonnant et reflète parfaitement les émotion du personnage principal.

Un rapprochement avec l'approche du cinéma de Denis Côté est à faire avec le film À quelle heure le train pour nulle part. Robin Aubert s'est éloigné de la méthode conventionelle qui avait donné son premier long métrage Saints-Martyrs-des-Damnés, pour y aller avec une approche très minimaliste. Une page de scénario et beaucoup d'improvisation en tournage. L'aspect documentaire des films de Côté en moins, mais la même urgence de tourner et surtout, de laisser le spectateur répondre aux nombreuses questions qui surviennent lors du visionnement.

À quelle heure le train pour nulle part, dont c'était la première mondiale dimanche dernier à Fantasia, n'a pas encore de date de sortie prévue. Robin Aubert lui-même ne sait pas si son film jouera en salles. On peut du moins s'attendre à une sortie en dvd ou peut-être à une représentation dans un autre festival de cinéma de Montréal.

Sunday, July 19, 2009

Fantasia - The Chaser

Réalisé par: Na Hong-jin
Avec: Kim Yun-seok, Ha Jung-woo, Seo Yeong-hie

Jung-ho est un ancien policier recyclé en proxénète. Quand il s’aperçoit que trois de ses protégées sont disparues, il décide de livrer bataille à l’individu qui, à son avis, les vend à d’autres. Cependant, il réalise rapidement qu’il ne s’attaque pas qu’à un simple revendeur, mais bien à un terrifiant psychopathe.

Le scénario de The Chaser est surprenant à bien des niveaux, mais il demeure d’une forme classique qui peut décevoir le spectateur. Après quelques revirements de situation inattendus, il est dommage de retrouver des scènes conventionnelles répondant à l’esthétique du genre sans inspiration nouvelle. Par contre, il s’agit là d’un mal pour un bien, car force est d’admettre que j’ai été surprise à plusieurs reprises, croyant deviner les éléments à venir et voyant le scénariste me déjouer savamment. À force de situations originales, j’en suis venue à espérer un film qui révolutionnerait le genre, ce qui n’est pas le cas.

Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un film efficace, qui joue habilement avec nos émotions. Si les scènes policières loufoques nous laissent incrédules, les moments de torture sont réellement insoutenables. On passe de l’amusement à la peur en quelques secondes et malgré quelques longueurs, le film ne nous laisse jamais indifférents. À voir, préférablement accompagné d’une épaule derrière laquelle se cacher.

The Chaser sera projeté de nouveau le 20 juillet.

Fantasia - Vampire girl vs Frankenstein girl

Réalisé par: Naoyuki Tomomatsu, Yoshihiro Nishimura
Avec: Yukie Kawamura, Takumi Saitoh, Elly Otoguro, Kanji Tsuda, Eihi Shiina

Ne cherchez plus! Vampire girl vs Frankenstein girl est le film à voir de cette treizième édition de Fantasia. Drôle, subversif et délirant, ce film japonais basé sur un manga de Shungiku Uchida a tout simplement volé mon coeur.

Une charmante vampire éprise d'un étudiant, un directeur d'école qui enfile un costume de savant fou pour tenter de rendre la vie à des morts rafistolés, une infirmière qui danse lascivement avec des yeux arrachés dans les mains, une compétition de mutilation menée par des collégiennes en manque d'attention, une bande de jeunes filles ''ganguro'' qui imitent le style de vie des Afro-Américaines à coup de références sur Obama et Michael Jackson...On ne peut qu'être conquis par cette comédie déjantée qui relate la folle histoire de Monami, vampire qui arrive dans une nouvelle école et qui ne s'en laisse définitivement pas imposer par ses collègues de classe.

La mise en scène de Vampire girl vs Frankenstein girl n'est pas sans rappeler un vidéoclip louche aux procédés amateurs. De longues scènes musicales et des mouvements de caméra instables ponctuent agréablement le film, ajoutant une bonne dose d'autodérision à la production. Se moquant des travers de l'adolescence avec un manque voulu de finesse, Nishimura a pondu une caricature hallucinante des étudiants et du gore ''slapstick'', résultant en une oeuvre comique absolument jouissive.

Armé d'un scénario loufoque, d'acteurs convaincants (mention spéciale à Kawamura, excellente dans la peau de Monamie), de dialogues savoureux et d'une vision appuyée de la part du réalisateur, Vampire girl vs Frankenstein girl a, à mon avis, tout ce qu'il faut pour devenir un incontournable.

Vampire girl vs Frankenstein girl sera projeté à nouveau ce 21 juillet à 15 heures, profitez-en!

Saturday, July 18, 2009

Fantasia - Playing Columbine

Réalisé par: Danny Ledonne
Avec:Jason Della Rocca, Melissa Fuller, Joel Kornek, Dan Mirvish, Peter Baxter,Jack Thompson

Avec un nom comme Super Columbine Massacre RPG, pas étonnant que ce jeu vidéo, qui consiste à recréer la tragédie de Columbine en tirant sur des élèves, en ait déconcerté plus d'un. Son créateur, Danny Ledonne, s'est vite fait accuser de promouvoir cette forme de violence. Après avoir fait le tour des médias américains et des conférences universitaires, Ledonne a senti le besoin de faire le point dans un documentaire: Playing Columbine.

On se rend rapidement compte au visionnement que Danny Ledonne n'était pas du tout mal intentionné en créant en 2005 le jeu vidéo Super Columbine Massacre RPG!. Ledonne a d'ailleurs pris la peine d'inclure sur son site un forum de discussion pour les joueurs en plus de quelques articles sur les récentes tueries dans les écoles.


Mais à quoi donc peut être utile un jeu vidéo recréant un tel massacre? Danny Ledonne y a vu un moyen d'expression qui sucsiterait le débat et la réflexion. En se mettant soi-même dans la peau des tueurs, les joueurs ne font pas qu'observer les gestes qu'ont posés Kimveer Gill à Dawson en 2006 ou les jeunes de Columbine en 1999, ils les vivent.

Là est le propos principal du film: il faut cesser de voir le jeu vidéo comme un simple outil de divertissement. Bien que le terme jeu le définisse, il peut aussi servir à éduquer et pousser à la réflexion, tout comme le cinéma par exemple. D'ailleurs, le massacre de Columbine a inspiré plusieurs livres et films (dont Elephant de Gus Van Sant, Palme d'Or), pourquoi pas un jeu, qui permet de dépasser les limites techniques des autres médiums.

Avec une ouverture d'esprit extraordinaire, Danny Ledonne s'efface (un peu trop) pour donner la parole à des dizaines d'intervanants. Certains sont en faveur de son jeu, d'autres contre, mais tous relié au milieu des nouveaux médias. Au niveau de la mise en scène, cela donne un résultat quelque peu éparpillé. Ledonne dans sa réalisation fait de plus l'erreur de s'attarder un peu trop sur certains éléments qui ne font pas avancer le propos du film, par exemple lorsqu'on nous explique comment le jeu Super Columbine Massacre RPG! a été retiré de la compétition de Slamdance par considération éthique.

Bref, Playing Columbine ne reluit pas par son scénario ou sa mise en scène, mais il demeure extrêmement pertinent par son propos. Il s'avère un must pour quiconque désire comprendre la place qu'est entrain de prendre le jeu vidéo comme forme d'expression dans la société.



Playing Columbine sera de nouveau présenté à Fantasia dimanche le 19 juillet 16h35 à la salle J.A. De Sèves

Friday, July 17, 2009

Fantasia - Terribly Happy

Réalisé par: Henrik Ruben Genz
Avec: Jakob Cedergren, Kim Bodnia, Lene Maria Christensen, Lars Brygmann

Dans la description de Terribly Happy sur le site de Fantasia, on nous présente le réalisateur Henrik Ruben Genz comme le penchant danois des frères Coen. Il n'en fallait pas plus pour piquer ma curiosité. Toutefois, la comparaison se restreint principalement aux lieux et à certaines ambiances.

Robert Hansen est un policier de Copenhague muté dans un petit village pour faute professionnelle. Son adaptation à la communauté de South Jutland ne sera pas de tout repos. D'abord, parce qu'on le compare constamment avec l'ancien officier, de qui il est complètement différent. Et surtout, par la présence d'Ingelise, cette femme battue et un peu cinglée qui le séduit, qui le placera au centre des commérages des habitants. Si bien que le mari d'Ingelise, Jorgen, s'en mêlera et de là s'escaladera la tension.

On reconnait le style des frères Coen dès les premiers plans, ou on nous présente les paysages marécageux qui entourent le village de South Jutland. Tout comme dans No country for old man ou Fargo, Terribly Happy présente l'univers fermé d'un petit bled et de son officier de police. Là s'arrête la comparaison, puisqu'on ne retrouve ni l'humour des Coen, ni ce mystère qui plane à la fin du générique et qui nous garde fascinés.

Terribly Happy n'est pas un mauvais film pour autant. La photographie est magnifique et sert très bien au propos, les interprètes sont très crédibles et plusieurs passages du scénarios sont surprenants. On y retrouve également une certaine absurdité très plaisante. Mais les éléments collent mal ensemble, ce qui fait dérailler le film d'un fil conducteur cohérent.

Terribly Happy en était à sa dernière représentation à Fantasia le 17 juillet dernier.

***

Bien que mon collègue Nicolas ait déjà publié un billet sur Les Lascars, je ne peux m'empêcher d'y glisser mon petit mot. Car pour moi aussi, ce film est jusqu'à présent le meilleur que j'ai vu à Fantasia. Ce long métrage d'animation met en scène de façon comique une bande de jeunes du style hip-hop de la banlieue parisienne. La beauté de ce long métrage, c'est son caractère universel. Je n'ai personnellement aucun doute sur sa distribution, parce qu'il suffit d'une traduction adaptée au milieu pour pouvoir complètement apprécier les aventures de ces personnages. L'auto-dérision que les créateurs des Lascars ont eu à leur propre égard est géniale. De la comédie pour dépeindre les problèmes dans les banlieues (trafic de drogue, violence, etc.), j'achète. Encore plus lorsqu'elle est accompagnée d'un scénario créatif, d'une réalisation impeccable, de personnages de qualité et d'une trame sonore à vous faire groover sur votre banc de cinéma. Longue vie aux Lascars!

Fantasia - Lesbian Vampire Killers

LESBIAN VAMPIRE KILLERS
Réalisé par: Phil Claydon
Avec: James Corden, Mathew Horne

Si vous croyez que les Anglais n'ont pas le sens de l'humour, détrompez-vous. La foule de Fantasia riait à belles dents (qu'ils ont assez pointues) pour cette ultime représentation de Lesbian Vampire Killers, comédie d'horreur mettant en vedette le duo comique britannique Gavin & Stacey (Paul McGann et James Corden). 

Deux amis un peu perdants (l'un accro à sa petite amie manipulatrice, l'autre un ex-clown obsédé par le sexe et les jolies filles) et sans-le-sou partent en randonnée pédestre dans un bucolique (et maudit) village au milieu de nulle part. Ce faisant ils font la rencontre de 4 magnifiques jeunes femmes avec
 lesquelles ils comptent passer la nuit dans un chalet isolé au milieu d'une forêt maléfique. Du moins c'est leur plan avant qu'une horde de vampires lesbiennes ne leur ravisse les belles. 

À partir de ce moment on voit défiler un feu roulant d'action digne de tous les films de vampires: un élu tueur de vampire, un prêtre pas très orthodoxe, un ami un peu trouillard, une belle blonde vierge, le tout arrosé de giclée de mousse blanche. Le tout enrobé d'une esthétique franchement bande dessinée et d'un minimum d'effusions sanguines. Ça fait changement des tripes bien arrosées de l'excellent Dead Snow (voir la chronique de mon collègue Nicolas). En fait, ça ressemble étrangement à Shaun of the Dead, autre délire anglais, celui-là rempli de zombies vraisemblablement hétéros
En somme, une avalanche de plaisir bon enfant pour un public qui a bien apprécié.
Et rassurez-vous, tout est bien qui fini bien. Sauf pour Fletch, l'ami trouillard (James Corden), qui n'a toujours pas mis la main sur une poitrine voluptueuse lorsque le générique défile.


Sortie en Angleterre à l'hiver dernier, Lesbian Vampire Killers est distribué par Alliance Atlantis Vivafilm et risque donc d'apparaître sur les écrans québécois prochainement. 
En attendant, je vous laisse la bande-annonce...



Lesbian Vampire Killers ne sera pas présenté à nouveau au festival Fantasia.

Fantasia - Instant Swamp

INSTANT SWAMP
Réalisé par: Satoshi Miki
Avec: Kumiko Aso, Morio Kasama

Mardi soir dernier a eu lieu la première projection nord-américaine d'Instant Swamp, dernier film du japonais Satoshi Miki (Adrift in Tokyo, Turtles are Surprinsingly Fast Swimmers).

Les spectateurs de Fantasia ont eu droit à une joyeuse symphonie de couleurs saturées et de hurlements en ultrasons en suivant les aventures de la pimpante et anxieuse Haname Jinchoge. Cette version nippone d'Amélie Poulain se lève à chaque matin avec l'espoir de changer son quotidien et celui des autres. Seule habitude qu'elle ne changera jamais: la boue chocolatée qu'elle déguste à tous les matins. 

Rapidement, son existence change, mais pas pour le mieux. En l'espace de quelques jours, elle perd son emploi, sa mère tombe dans le coma et elle perd son lapin domestique dans une ferme de lapin. Éternelle sceptique, Haname refuse de croire qu'elle est maudite comme son entourage le prétend. Pour conjurer le mauvais sort, elle tentera de résoudre un secret de famille enterré depuis longtemps. 

Chaque personnage est un savant mélange entre le burlesque et le manga dans ce conte fantastique au dénouement plus que surprenant. Le duo comique entre le personnage d'Haname et de son père, l'excentrique Light Bulb (Morio Kazama) sert à merveille les moments slapstick du film. Le jeu caricatural de Kumito Asu, digne d'une héroïne de manga, est un véritable feu d'artifice qui ne cessera de crépiter tout au long des deux heures que dure le film. Tout est parfait pour une histoire tout sauf terre à terre. 

Bref, une histoire abracadabrante, qui ne prend tout son sens que durant les dernières scènes où j'ai aperçu l'incroyable...ou est-ce vraiment arrivé?

Instant Swamp sera présenté à nouveau le jeudi 17 juillet, à 15h00, à la salle J.A. De Sève (v.o.j., s.-t.a.).

Wednesday, July 15, 2009

Fantasia - Dread

DREAD
Réalisé par: Anthony DiBlasi
Avec: Shaun Evans, Jackson Rathbone

Dread est inspiré d’une des nouvelles que l’on peut trouver dans la série de livres Books of Blood, écrite par Clive Barker (l’esprit tordu qui nous a donné Hellraiser). Quaid, un étudiant universitaire obsédé par la peur, recrute un jeune cinéaste, Stephen, pour réaliser une étude sur ce sujet. Un peu à la manière de Kinsey, les deux étudiants recherchent des individus qui seront prêts à confier leurs peurs les plus sombres lors d’entrevues devant caméra.

Mais Quaid cache son véritable objectif; sa fascination pour la peur remonte à son enfance, lorsqu’il a été témoin du meurtre brutal de ses parents par un dérangé à la hache. Cette peur remontera lentement à la surface pour se transformer en une folie meurtrière : Quaid va confronter ces sujets à leurs peurs pour les conduire au bord de la folie et les forcer à affronter « la bête ».

On tente ici de nous vendre un film d’horreur psychologique, mais comme c’est souvent le cas, c’est plutôt l’aspect choquant de la chose, la shock value, qui est mis en scène. On préfère faire sursauter la foule, la dégouter, aux dépens de personnages unidimensionnels et franchement inintéressants. Oui, bien sûr, le film est bien réalisé. On nous surprend, on nous dégoute, on pousse le gore toujours un peu plus loin, mais on exploite que très peu la véritable horreur du sujet. C’est dommage, car on peut véritablement apercevoir le potentiel du scénario et de la réalisation dans le dernier acte (quoique le périple pour se rendre à cette conclusion est long et pénible). On se retrouve donc devant un film qui ne se différencie que très peu des Saw, Hostel et autres. Décevant.

La séance de Dread était précédée d’un court métrage, Excision. Une adolescente renfermée est prête à tout pour sauver sa jeune sœur, aux prises avec la fibrose kystique. Même formule ici : Shock value > Scénario = Film que j’ai déjà oublié.

Dread ne sera pas présenté à nouveau au festival Fantasia. Aucun détail sur une éventuelle sortie au Québec.

Monday, July 13, 2009

Fantasia - White Lightnin'

WHITE LIGHTNIN'
Réalisé par: Dominic Murphy
Avec: Edward Hogg, Carrie Fisher

Dominic Murphy, dans son premier film de fiction, nous entraîne dans la sombre déchéance de Jesco White, le "Dancing Outlaw". Jesco est le fils de Donald Ray White, un célèbre danseur de clog (une danse appalachienne qui peut s'apparenter aux claquettes). Traversant une enfance difficile, White vivra sa névrose à travers les bars ou il performera l'art qu'il a appris de son père. Cette névrose prendra de l'ampleur après le meurtre de son père et sa relation tumultueuse avec une femme beaucoup plus âgée que lui pour se traduire enfin en folie sanglante.

Dès le début du film, on nous entraîne à travers un périple brumeux arrosé de gazoline et d'alcool. La vie de Jesco White nous sera présentée sous forme de vignettes intercalées d'écrans noirs accompagnés d'une narration assez décalée et de quelques autres vignettes narrées par un pasteur qui laisse présager la sombre tournure des évènements à venir. La trame sonore à elle seule, du psychobilly à l'état pur, nous permet d'accompagner White dans sa folie.

White Lightnin' est un film dément, peut-être même un peu trop pour son propre bien. Si la folie meurtrière de White est bien traduite à l'écran, on en vient jusqu'à l'extrême, autant dans la réalisation de Murphy que dans le jeu de Hogg. Après la moitié du film, on commence à se lasser de la formule; le film ne se renouvelle que lors du dernier acte. White Lightnin' reste malgré tout un film intéressant, racontant de manière du moins percutante la violente descente aux enfers de Jesco White.

White Lightnin' sera présenté à nouveau le lundi 13 juillet, à 17h00, à la salle J.A. De Sève (v.o.a.).

Friday, July 10, 2009

Fantasia - Yatterman et Ip Man

C'est en grandes pompes que s'est ouvert hier soir le festival de films Fantasia! La salle était bondée, l'audience survoltée et l'atmosphère électrisante. C'est avec le film Yatterman qu'a débuté cette 13eme édition du festival. Les spectateurs ont eu droit à une présentation de la part de Yoshinori Chiba, le producteur du film (déguisé en Yatterman lui-même, rien de moins), ainsi qu'un message enregistré de Takashi Miike en personne, saluant les foules de Fantasia. Le coup d'envoi était officiellement donné!



YATTERMAN
Réalisé par: Takashi Miike
Avec: Sho Sakurai, Saki Fukuda, Kyoko Fukada

Yatterman est la toute nouvelle oeuvre du réalisateur Takashi Miike (Audition, Ichi the Killer). Inspiré d'un dessin animé japonais des années 70, Yatterman est en fait un duo de super héros composé de Yatterman No. 1 et Yatterman No. 2. Avec l'aide de leur gigantesque chien robotique, Yatterwoof, ils doivent empêcher le dangereux clan Doronjo de s'emparer de pierres mythiques qui, si elles sont réunies, permettront au roi des voleurs Skullobey de conquérir l'espace-temps.

La prémisse semble annoncer un film pour enfants comme les autres, mais ce n'est pas du tout le cas. Miike reprend toutes les préconceptions des dessins animés et les retourne sur elles-mêmes. Les costumes de superhéros qui s'approchent dangereusement du fétichisme, la répétition des mêmes actes semaine après semaine (même heure, même poste!), la simplicité des personnages, Miike s'amuse incroyablement avec tout ce matériel sans toutefois perdre de vue l'esprit enfantin de la chose.


Générique du dessin animé original


Il faut aussi mentionner les acteurs qui transposent véritablement cette fantaisie à l'écran. Sho Sakurai et Saki Fukuda font un bon travail dans le rôle de nos deux héros, mais sont toutefois éclipsés par les vilains. Kendo Kobayashi et Katsuhisa Namase sont hilarants dans leurs interprétations de Tonzura et Boyakki, les deux brigands à la solde de la séduisante Doronjo, (Kyoko Fukada, qui vole la vedette).

Yatterman, c'est votre dessin animé favori qui prend de l'acide. Grandiosement exagéré, Yatterman est irrévérencieux, exubérant, pervers et ô combien amusant. Impossible de sortir de la représentation sans avoir le sourire aux lèvres (où bien sans fredonner un des nombreux numéros musicaux...).

AVERTISSEMENT: Ce film doit être vu dans une salle de cinéma bondée de gens qui applaudissent, crient et rient. Voir ce film seul dans son salon pourrait s'avérer être une expérience décevante. Tenez-vous le pour dit!

Yatterman sera présenté à nouveau le mardi 14 juillet, à 15h00, au théâtre Hall Concordia (v.o.j., s.-t.a.).



IP MAN
Réalisé par: Wilson Yip
Avec: Donnie Yen, Simon Yam

1937. Durant la Seconde Guerre sino-japonaise, les Japonais occupent Fo Shan, un petit village chinois reconnu pour le grand nombre de maîtres d'arts martiaux qui y enseignent. Parmi eux, Ip Man, maître du Wing Chun, est incontestablement le meilleur, même s'il refuse d'ouvrir sa propre école. Mais il se verra forcer d'agir lorsque les conditions de vie des habitants du village se détériorent de plus en plus sous l'occupation ennemie.

Ip Man est un chef-d'oeuvre dans le genre. Ce film nous offre des scènes d'arts martiaux d'une pureté et d'une gracieuseté époustouflantes. Donnie Yen (vu dans Iron Monkey et Hero) s'impose comme le nouveau maître des arts martiaux au cinéma. Vous ne verrez pas d'effets spéciaux dans ce film; que des experts se livrant à des batailles merveilleusement chorégraphiées.

Mais ce ne sont pas que les batailles qui élèvent Ip Man au-dessus des autres films du genre. La saga de ce maître du Wing Chun est romanesque, touchante et épique à souhait, avec tout de même quelques touches d'humour. Donnie Yen ne fait pas que jouer avec ces poings; il est très attachant dans le rôle d'un homme fier et bienveillant.

Une suite à déjà été annoncé. Le deuxième film explorera la relation entre Ip Man et son disciple le plus célèbre, nul autre que Bruce Lee. Donnie Yen reprendra son rôle et Wilson Yip reste dans la chaise du réalisateur. La production commence au mois d'août et devrait arriver en salles à Hong Kong d'ici la fin de l'année 2010. Mais pour l'instant, précipitez-vous en salles pour voir Ip Man. Il est peut-être un peu tôt pour le dire, mais ce film sera assurément un des succès du festival.

Ip Man sera présenté à nouveau le vendredi 10 juillet, à 16h35, au théâtre Hall Concordia et le samedi 11 juillet, à 19h00, à la salle J.A. De Sève (à guichets fermés)(v.o.c/m/j., s.-t.a.).



Tout au long du festival de films Fantasia, l'équipe entière d'Écran Total sera sur le terrain pour vous livrer toutes les nouvelles et critiques dont vous aurez besoin pour vous diriger à travers ce gigantesque festival. Surveillez le blog quotidiennement et ne manquez pas l'émission de lundi pour avoir nos premières impressions!

Pour plus d'informations sur les films présentés, trouver les bandes-annonces, acheter des billets ou vérifier quelles séances sont à guichets fermés, rendez-vous sur le site officiel de Fantasia.

Wednesday, July 8, 2009

Public Enemies - J'ai déjà vu ce film...


PUBLIC ENEMIES
Réalisé par: Michael Mann
Avec: Johnny Depp, Christian Bale
En salles depuis: Mercredi le 1er juillet

Nous sommes en 1933, en plein milieu de la Grande Dépression. J. Edgar Hoover tente désespérément de convaincre les autorités américaines de la nécessité d’une organisation policière fédérale (le futur FBI). Pour convaincre les autorités, il déclare la première guerre au crime et envoie son meilleur homme, Melvin Purvis, après l’ennemi public numéro un, John Dillinger.

Dillinger, incarné par Johnny Depp, est un braqueur de banque qui bénéficie d’une belle réputation avec la presse et est considéré par plusieurs comme étant un antihéros, une figure romanesque. Il est toutefois un vestige d’une autre époque. Le crime commence à s’organiser sous la direction d'Al Capone et de Frank Nitti, et Dillinger reste malgré tout un simple brigand. De l’autre côté, nous avons l'agent Purvis, joué par Christian Bale, qui doit absolument mettre la main sur Dillinger, mais qui doit se résoudre à utiliser des techniques de plus en plus brutales pour attraper sa proie. Il voit lentement la ligne entre justice et criminalité devenir de plus en plus floue dans sa quête pour capturer Dillinger. S'ensuit le jeu du chat et de la souris entre nos deux personnages pendant près de deux heures et demie.


Bande-annonce de Public Enemies.


En termes d’action, Michael Mann ne déçoit pas. Le spectateur va avoir droit à de nombreux braquages de banque, poursuites automobiles, fusillades et autres. Ces scènes sont toutes merveilleusement chorégraphiées, pour ne pas dire essouflantes. Je ne crois pas avoir été le seul à me demander si le style particulier de Michael Mann allait bien s’adapter à un film d’époque des années 30. S’il y a quelque chose qui distingue Public Enemies d’autres films du genre, c’est bien la façon dont celui-ci est rendu sur écran. Côté stylistique, c’est réussi. Malheureusement, c'est bel et bien le seul aspect qui différencie ce film de tout autre film de gangsters générique.

Le film à plusieurs lacunes qui commencent tout d'abord par le scénario qui n'est clairement pas à la hauteur. Dans un film de deux heures trente, il n’est pas normal que l’on commence à développer ces personnages qu’une heure avant la fin. Car pendant plus de la moitié du film, le personnage de Dillinger se résume à: "Moi aimer argent et Marion Cotillard", et celui de Purvis à: "Moi attraper méchant." C'est dans le dernier droit que les personnages commencent à résonner avec le spectateur, mais c'est trop peu trop tard.

Tout cela fait en sorte que les innombrables scènes d’action sont un peu vides de sens. Plutôt que de construire des personnages intéressants, on a plutôt misé sur des dialogues que l'on a déjà entendus des centaines et des centaines de fois. La « rivalité » qui s’installe entre Depp et Bale est platonique, surtout lorsque l’on se rappelle de ce qu’avait fait Mann avec De Niro et Pacino dans l'excellent Heat. Le personnage de Depp va aussi entretenir une relation avec Marion Cotillard, relation qui ne sera jamais véritablement crédible ou touchante.


Al Pacino et Robert De Niro dans une scène mémorable du film Heat.


Bref, Public Enemies promettait beaucoup, mais tombe malheureusement à plat et ne reste qu'un divertissement estival ordinaire. Les fans de Michael Mann ou des films de gangsters y trouveront peut-être quelque satisfaction. Pour les autres, vous avez probablement déjà vu ce film des dizaines de fois.

Public Enemies est présentement en salles partout à Montréal.

Tuesday, July 7, 2009

Flickchart


À l'émission d'hier, nous vous avons parlé d'un nouveau site web qui se révèle être un gadget assez intéressant. Flickchart prétend être la meilleure façon de déterminer les meilleurs films de tous les temps. La prémisse est simple: on vous présente deux films et vous devez choisir le meilleur entre les deux. Pas de demi-mesure, il faut choisir l'un ou l'autre.

Et plus vous choisissez, plus le programme vous présente des films plus obscurs et plus votre choix à d'importance dans la construction de la liste des meilleurs films de tous les temps.

Un choix déchirant...


Dirigez-vous dès maintenant vers le site et commencez à cliquer! Flickchart est présentement dans sa version test beta et le site est fermé aux inscriptions pour l'instant, mais il reste encore quelques portes d'entrée cachées comme celle-ci, alors dépêchez-vous!

MISE À JOUR - 10/07/09: Les inscriptions sont définitivement fermées pour l'instant. Vous pouvez toujours donner votre addresse courriel pour recevoir une éventuelle invitation au site.

Friday, July 3, 2009

Projection sur grand écran de «Salo ou les 120 jours de Sodome» de Pasolini


Une soirée cinéma hors de l'ordinaire se déroulera mercredi prochain, le 8 juillet, entre les murs de l'Université de Montréal.

Le film Salo ou les 120 jours de Sodome de Pier Paolo Pasolini sera projeté. Ce long métrage, peu vu pour cause de censure, est un objet rare du cinéma. Réalisé par un grand cinéaste italien, son visionnement ne vous laissera certainement pas indemne.

Juste avant, le court-métrage Becoming orgasmic: Sharing en 16mm sera présenté. Le titre nous laisse présager le propos de ce court métrage documentaire!

Le tout se déroulera à 19h00, à la la médiathèque J.A. De Sève de la Bibliothèque des lettres et sciences humaine de l'Université de Montréal.

Âmes sensibles, s'abstenir.