Réalisé par: Robin Aubert
Avec: Luis Bertrand
Pour le film À quelle heure le train pour nulle part, Robin Aubert avait envie de tourner librement, sans les contraintes qui viennent avec les organismes de financement. Alors lui (à la caméra) et son équipe de tournage réduite (un producteur, une preneuse de son et l'acteur Luis Bertrand) ont quitté cinq semaines pour l'Inde avec comme seul financement une bourse du Conseil des Arts du Québec. Sans scénario précis, seulement avec l'idée d'un homme qui recherche son jumeau, ils ont tourné.
Le résultat est plutôt intéressant. On retrouve cet homme, qui en cherchant son frère jumeau dans un pays d'un milliard d'habitants se cherche lui-même et se confronte à ses démons intérieurs. À le suivre caméra à l'épaule dans les rues bondées de New Dehli, on vit le dépaysement du personnage, complètement étourdi par la quantité de monde, de bruit et d'odeurs. Certains plans sont de toute beauté, par exemple lorsque le personnage se bat contre son ombre dans une grande dune de sable. L'improvisation du tournage ajoute énormément au réalisme. En effet, tous les personnages secondaires sont des gens rencontrés dans la rue qui ont bien voulu joué un petit rôle. La communication dans le mélange des langues (français, anglais, hindi et japonais) frappe. Le montage, volontairement parsemé de jumpcuts, est étonnant et reflète parfaitement les émotion du personnage principal.
Un rapprochement avec l'approche du cinéma de Denis Côté est à faire avec le film À quelle heure le train pour nulle part. Robin Aubert s'est éloigné de la méthode conventionelle qui avait donné son premier long métrage Saints-Martyrs-des-Damnés, pour y aller avec une approche très minimaliste. Une page de scénario et beaucoup d'improvisation en tournage. L'aspect documentaire des films de Côté en moins, mais la même urgence de tourner et surtout, de laisser le spectateur répondre aux nombreuses questions qui surviennent lors du visionnement.
À quelle heure le train pour nulle part, dont c'était la première mondiale dimanche dernier à Fantasia, n'a pas encore de date de sortie prévue. Robin Aubert lui-même ne sait pas si son film jouera en salles. On peut du moins s'attendre à une sortie en dvd ou peut-être à une représentation dans un autre festival de cinéma de Montréal.
Monday, July 20, 2009
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1 comment:
Un film excellant, sans exagération. Le style libre volontairement emprunté par Aubert, le désir de tourner malgré les refus financier des producteurs gouvernementaux, font de cette oeuvre un témoignage réel et véridique de l'Inde contemporaine.
Renouant avec la course destination monde, Aubert nous entraîne, le personnage et nous, dans les recoins de l'Inde, comme jamais vu au cinéma.
Et, je ne peux pas m'en empêché, le film fut tournée en numérique choix pratique, peu coûteux, et tellement mieux adapté à ce type de mise en scène. De plus en plus de film utilise ce médium, qui, je l'espère, en gagnera en respect.
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